Quand la nourriture est humaine et respectueuse
Des marchés et des hommes
Du sens à notre assiette
J’ai mes habitudes au marché de Paramé, Paramé étant avec Saint-Servan les deux villes qui ont rejoint la ville de Saint-Malo en 1967. En ce jour du 1er mai, j’y suis allée faire mes emplettes mais aussi discuter avec ceux qui animent ce marché depuis plusieurs générations.
Préambule pratique
Avant toute chose, d’aucuns diront que le prix du panier est plus cher qu’en supermarché. J’ai testé. Les produits sont de qualités, pas gonflés d’eau, ni gorgés de substance, de conservateurs, de pesticides, ça a du goût ! On achète moins mais de meilleure qualité.
Voici mon ticket pour mes achats du 1er mai
1 sole pêchée sur les côtes de la Manche, 6 huîtres de Cancale, 200g de beurre demi-sel, 1 barquette 250g de fraises d’Ille et Vilaine- à quelques km d’ici, 2 citrons non traités – Espagne, je l’accorde, 1 concombre de culture raisonnée d’ici, 500g d’asperges blanches de culture raisonnée d’ici, 600g de filet d’agneau produit par un éleveur près de de Tinténiac, 30km de Saint-Malo, 6 galettes, 1 bouquet de fleurs- Coût total : 36.70 €
Les jours de marché à Saint-Malo*
Marché de Paramé Ce marché a lieu toute l’année les jours suivants : mercredi, samedi de 8h à 13h; Marché de Saint Servan place Bouvet Ce marché a lieu toute l’année les jours suivants : mardi, vendredi de 8h à 13h; Marché de Rocabey Ce marché a lieu toute l’année les jours suivants : lundi, jeudi, samedi de 8h à 13h; Marché Halle au blé (Intra-Muros) Ce marché a lieu toute l’année les jours suivants : mardi, vendredi de 8h à 13h.
Du sens à notre assiette
À l’heure où manger est problématique, à l’heure où les espèces se raréfient ou disparaissent, à l’heure où les paysans vivent un mal-être sous la pression de grands groupes ; agroalimentaires et distribution. À l’heure de l’hyperproduction et du rendement. À l’heure où ces hommes à la noble tâche de nous nourrir n’arrivent plus à vivre de leur travail, et sombrent dans la dépression. À l’heure où manger sain sans additifs, conservateurs, pesticides et produits transformés est vital. À l’heure où manger les produits de saison est raisonnable. À l’heure où il n’est plus décent de manger des produits venant de l’autre bout de la planète, le marché local s’impose comme la meilleure alternative.
Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas.
En 2002 au sommet mondial de la Terre de Johannesburg en Afrique du Sud, Nicolat Hulot soufflait ces paroles à Jacques Chirac qui les prononça devant les plus grands leaders mondiaux. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs…Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. Prenons garde que le 21ème siècle ne devienne pas pour les générations futures, celui d’un crime de l’humanité contre la vie… » C’était il y a 17 ans…
Culture raisonnée, quel est ce mode de culture?
Nombre de maraîchers, éleveurs, producteurs ici, préfèrent la culture raisonnée, mais quel est ce mode de culture?
Mickaël Robin, producteur maraîcher, dit utiliser tous les moyens naturels (les coccinelles, voiles anti-mouches, algues, champignons qui vont manger d’autres champignons) avant d’utiliser le traitement le moins nocif possible soit dans le traitement bio, soit dans le traitement conventionnel quand il n’y a plus d’autre alternative. Le bio contient aussi des pesticides, et oui !
Affaire de passion et de patrimoine
En discutant avec ces artisans, maraichers, primeurs, crêpiers, poissonniers, bouchers, fromagers, je me suis rendue compte que c’est une affaire de passion, de patrimoine qui se transmet de génération en génération. Une affaire de ventre et de cœur !Ils sont tous de la région de Saint-Malo et perpétuent le métier de leurs parents, comme Obélix, ils sont tombés dedans quand ils étaient petits. Certains connaissent des clients depuis cinquante ans quand ils accompagnaient enfants leurs parents sur les marchés. Une aventure humaine, quotidienne, qui écrit et raconte le lien, lien que nous avons un peu oublié avec la mondialisation.
Rencontre avec des hommes, des femmes qui en respect avec la nature, travaillent d’arrache-pied, pour apporter du sens à nos assiettes.
N’oublions pas les bouchers, notamment la ferme Les Aubriais à Plélin dont la production de la viande est faite exclusivement à la ferme sauf l’agneau. Les animaux sont nourris de céréales produites sur la ferme, et toute la transformation (saucisses, pâtés) est réalisée sur place. Mais aussi l’entreprise Delamarre, boucherie chevaline et porcine.
Impossible de vous les énumérer tous !
Le marché, lieu convivial et chaleureux de vie, d’échange, de partage, de respect, du bien manger et du bien-être doit intégrer nos habitudes de consommation. J’en suis convaincue !
Michel Alix, primeur de Plerguer. 3ème génération, une des plus vieilles familles de primeur sur Saint-Malo. Son fils travaille déjà dans l’entreprise et assurera la relève. Outre son sourire, sa bonne humeur et sa gentillesse, Michel Alix vend des fruits de qualité, le goût des fruits de notre enfance… La Maison Alix est présente sur les marchés de Paramé et d’Intra-Muros*
Hugues Pouilloux, fromager à son compte depuis 2011. Issu d’une grande famille de fromager, son père Daniel, de 1970 à 1987 avait une fromagerie à Intra-Muros, il la revendra au fameux beurrier Jean-Yves Bordier. Son père ouvrira et gèrera cinq fromageries à Paris. Hugues, lui sera photographe reporter pour d’illustres titres nationaux, avant de quitter Paris, revenir sur ses terres et à la fromagerie… La fromagerie Pouilloux est présente sur les marchés de Paramé, Saint-Servan, Rocabey et d’Intra-Muros
La Maison Leroux, Edwige et Nathalie, mère et fille, entreprise de femmes familiale depuis trois générations à Saint-Méloir des Ondes, à quelques kms de Saint-Malo. Les légumes de Nathalie et Edwige sont issus de la culture raisonnée, vous pourrez entre autres déguster leurs excellentes asperges blanches, la rucola, et les feuilles de pissenlit ou dents de lion. Elles ne vendent que leur production. La Maison Leroux est présente sur les marchés de Paramé et Rocabey
Sally de la poissonnerie de Paramé vous accueille avec le sourire, vous conseille sur les produits et leur provenance, vous donne des recettes. Saison de la coquille Saint-Jacques de la baie de Saint-Malo, de mi-octobre à mi-mai. L’araignée de mer est là ! Profitez-en, elle est délicieuse. Je la préfère nettement au tourteau. La Poissonnerie de Paramé est située, 4 rue de la Gardelle à Paramé, Saint-Malo. Elle est également présente sur les marchés de Paramé, Rocabey, Saint-Servan et Intra-Muros
Pierre Merlet de l’entreprise familiale Les galettes de Saint-Malo est le sympathique représentant de la 3ème génération. Créé il y a 40 ans, elle compte aujourd’hui 35 salariés. Leurs galettes et crêpes sont distribuées dans plusieurs enseignes de grandes surfaces partout en France. Pourquoi continuer les marchés alors ? « Notre aventure a débuté sur les marchés de Saint-Malo, pour nous, le contact avec la clientèle et l’ambiance des marchés est importante » Leurs galettes, sont sans équivalent. Leurs crêpes avec une petite pointe de rhum, mais juste ce qu’il faut, sont succulentes. Ils font aussi des galettes bios. La maison Egler est présente sur les marchés de Saint-Servan, Rocabey, Paramé
Entreprise Mickaël et Sandrine Robin. Maraichers, « entreprise familiale depuis toujours à Saint-Malo » dit avec grand sourire et fierté Mickaël Robin. Ils ne vendent que leur production de culture raisonnée. La file est longue devant leur étal, vous pourrez déguster leur douce mâche, de vraies pommes de terre, des tomates succulentes et ce jusqu’à mi-décembre et bien d’autre légumes encore… plus de 70 différents. Présents au marché de Paramé*, ils ont innové en installant un distributeur automatique de légumes frais, à la sortie de Saint-Malo en direction de Saint-Méloir des Ondes.
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